

Anti Atlas (Géoparc Jbel Bani)
Découvrir l’Anti Atlas, de l’Atlantique au Tafilalet
À la différence du Haut Atlas, l’Anti-Atlas est doté de sommets plus modestes, le Jbel Siroua ne culminant qu’à 3 300 m. Tous les massifs qui le composent ont des particularités géologiques, des faunes et des flores différentes, mais tous sont cimentés par cette culture berbère qui caractérise l’ensemble du Sud marocain. Il est aussi beaucoup plus aride. Aridité due à la proximité de la Hamada du Drâa, dernier rempart avant l’immensité saharienne.
S’étirant sur 600 km de l’Atlantique à la palmeraie du Tafilalet, seule la vallée du Drâa le coupe dans sa longueur nord-sud, entre le Jbel Bani et le Sagho, apportant un peu de fraîcheur dans cette succession de massifs arides et désertiques à la flore rarissime.
L’Atlantique et Tafraout
Les versants ouest de l’Anti-Atlas, proches de l’Atlantique sont souvent plus peuplés que dans l’intérieur, traversés de voies qui permettent de rejoindre de petites bourgades authentiques.
La petite ville de Tafraout, à laquelle on peut accéder depuis Tiznit par une route au charme particulier franchissant le col du Kerdous, peut servir de base pour visiter cette région merveilleuse en permettant l’organisation d’excursions dans la région.
Ce gros bourg de 1 500 habitants est entouré d’une barrière granitique rose, à la structure anarchique et surprenante, admirable au coucher du soleil. Des taxis collectifs peuvent vous conduire jusqu’aux Gorges d’Aït Mansour, sur un trajet d’une trentaine de km sinuant entre des montagnes sèches qui offrent des vues extraordinaires.
Cette excursion débouche sur une petite palmeraie qui abonde en arbres fruitiers, notamment des amandiers dont la floraison en janvier-février teinte les jardins de couleurs chatoyantes tranchant avec celles des montagnes environnantes. Plus au nord de Tafraout, la petite oasis de montagne des Ammeln offre aussi ce genre de contraste avec ses douars nichés sur les flancs du Jbel Lekst et la luxuriance de ses jardins.
Vers Taroudant et Taliouine
Depuis Tafraout, il est possible de rejoindre Taroudant ou Taliouine, toutes deux sur l’axe routier reliant la balnéaire Agadir à Ouarzazate. Ce trajet traverse le cœur de l’Anti-Atlas en passant par le pittoresque bourg fortifié d’Igherm.
Une agréable et belle route de montagne parsemée de petits villages berbères qui laissent rêveurs. Une découverte autant humaine que culturelle en se confrontant à la vie traditionnelle perpétuée par les populations qui les habitent et les animent.
En quittant ce charmant village d’Igherm, deux directions sont alors possibles. L’une pour rejoindre directement le vallée du Souss et Taroudant, sans oublier de s’arrêter pour visiter la verdoyante palmeraie de Tioute et ses moulins à vent où sont cultivés plusieurs milliers de dattiers, mais aussi sa coopérative d’argan où les femmes produisent cette précieuse huile ainsi que les produits cosmétiques dérivés.
L’autre choix étant de rejoindre Taliouine, capitale de ce magnifique safran marocain délicatement récolté dans la région. On traverse des paysages de moyenne montagne sinuant entre des sommets avoisinant les 1 500 à 2 500 m d’altitude.
Entre roches et calcaire
Un itinéraire plus au sud part de Bouizarkane jusqu’à Foum Zguid pour rejoindre le jbel Bani. Il est constellé de nombreuses petites oasis, havres de fraîcheurs appropriés dans ces endroits pratiquement désertiques.
Nous citerons comme exemple l’oasis Id Aïssa, un peu à l’écart de l’axe routier, où à Amtoudi, le petit douar principal, on peut encore admirer des anciens greniers collectifs du XIIe siècle en activité jusqu’aux années 1950. Chaque famille y possédait une pièce où étaient entreposés, réserve de nourriture, documents familiaux et diverses richesses. Ils servaient aussi d’abris.
Les habitants venaient s’y réfugier avec leurs troupeaux et leurs maigres biens lors des razzias menées par des tribus ennemies.
Cette route passe par Akka, au sein d’une oasis modeste pourvue principalement de fruitiers et palmiers dattiers. En prenant le temps, on peut aussi visiter les restes d’un vieux mellah, ainsi qu’un des nombreux sites rupestres nichés dans les environs. Ensuite, on arrive à Tata, petite ville aux teintes roses, au centre d’une palmeraie agréable après l’âpreté de la piste.
Elle abrite une trentaine de vieux ksour, et sa proximité avec les régions sahariennes fait que les populations berbères et touarègues commencent à se côtoyer. Souvent, seule la couleur des vêtements féminins permet de faire cette distinction.
Du Drâa au Tafilalet
Depuis la vallée du Drâa, la route longe l’Anti-Atlas, au départ de Tansikht, sur les quelque 250 km qui séparent cette belle vallée à l’immense palmeraie du Tafilalet. La plus grande étant celle qui s’étend de Nkob jusqu’à Mellal, puis celle de Tazzarine.
Ces deux bourgades, étant avec Alnif, les principales sur cet itinéraire parcourant le Jbel Saghro. Nkob est une étape reposante sur ce parcours parfois ardu et éprouvant. Sa palmeraie compte néanmoins une quarantaine de vieilles kasbahs.
Les tapis attaoui qui s’y fabriquent sont renommés, leur fabrication se transmettant uniquement de bouche à oreille et de mère à fille. Divers sites rupestres et mines d’extraction de marbre sont aussi un attrait pour cette région.
La palmeraie de Tazzarine, autrefois appelée Tizzri (rencontre en berbère) abrite des populations diverses. La communauté juive y a laissé son empreinte et l’on peut encore flâner au sein d’un vieux mellah en pisé. À elle seule, cette palmeraie résume ce qui fait la diversité culturelle du Sud marocain. Proche de la Hamada du Drâa, elle abrite, outre ce vieux mellah, de nombreuses antiques kasbahs et c’est dans ses jardins verdoyants que l’on cultive le henné, cette magnifique plante ayant fait sa renommée.
Dernière étape avant la palmeraie du Tafilalet, la bourgade d’Alnif, au pied du mont Bougafer qui est surtout renommée pour sa patate. Elle marque la fin du périple à travers ce bel Anti-Atlas qui a su garder sa beauté sauvage et son authenticité.
À quelques dizaines de kilomètres, en arrivant à Rissani, une autre histoire, un autre univers marocain commence dans cette palmeraie aux milliers de palmiers dattiers.
Zone désertique et montagneuse
La route jusqu’à Foum Zguid est absolument désertique et semi-montagneuse. Cette petite bourgade est typique du grand sud marocain, écrasée par la chaleur due à la proximité de la belle dépression de l’Iriki et de l’Erg Chegaga.
Tazenakht, au pied du jbel Siroua
Depuis ce bourg, il faut remonter vers le nord jusqu’à Tazenakht, la capitale du tapis ouzguida qui se trouve au pied du Siroua. Ce massif est un ancien volcan culminant à 3300 m. Il est devenu une destination privilégiée et un défi pour les randonneurs. Un agglomérat de roches diverses et chaotiques arrive à former un paysage unique splendide et enchanteur.
Sur ses pentes couvertes de thym sauvage on peut voir, chevaux, mulets, ou encore troupeaux de dromadaires y paître en toute sérénité ; des rapaces, parfois des gazelles et des mouflons y font de courtes apparitions. De petites oasis parsemées de fruitiers y ajoutent une note de verdure rafraîchissante.
Le Saghro
Le Jbel Saghro, massif majeur de l’Anti-Atlas se démarque surtout par la pureté de l’univers minéral qu’il dégage. Il présente un enchevêtrement de défilés, de crêtes effilées, de pics abrupts aux parois dignes d’un décor de western.
Une faune discrète où quelques renards et rapaces arrivent à subsister, exception faite de la ‘’vallée des oiseaux’’, petit paradis pour les ornithologues amateurs qui se situe près du village de Tagdilt, auquel on accède depuis Nkob en prenant la direction du petit douar berbère d’Ikniouin en allant vers Boumalne Dadès, une fois passé le Tizi-n-Tazazert.
Source web par : holidway
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